Le Dr Jeff Williams nous fait part de son expérience avec l’assurance invalidité

8 juin 2022 | lecture de 5 min.

Lorsqu’il s’agit d’assurance, il est facile de se buter sur le coût mensuel, cet argent que vous payez pour garantir des prestations que vous ne réclamerez peut-être jamais. Selon le Dr Jeff Williams, président du conseil d’administration du CDSPI et associé de ROI Corporation, il est essentiel pour les dentistes de changer cette façon de penser, en particulier en ce qui concerne l’assurance invalidité.

 

« Les dentistes se demandent souvent : “et si je n’en avais jamais besoin ? ” Je leur réponds qu’on ne sait jamais ce qui va se passer dans la vie. On doit parfois se préoccuper des coûts, mais il est surtout important de faire le nécessaire pour dormir sur ses deux oreilles. »

 

Le Dr Williams parle d’expérience.

En 1996, il s’est retrouvé dans le pire des scénarios et a finalement été contraint d’abandonner son cabinet dentaire et de se réorienter. Heureusement, il avait eu la prévoyance de souscrire une assurance invalidité, ce qui lui a donné la bouée de sauvetage dont il avait besoin pour traverser l’une des périodes les plus difficiles de sa vie.

Des débuts mouvementés

Le Dr Williams a commencé sa carrière de dentiste dans un hôpital du nord de l’Ontario à la fin des années 80, voyageant en avion de brousse pour offrir des soins dentaires aux communautés éloignées des Premières Nations. Il a beaucoup aimé cette expérience, qui a été très instructive, mais, ayant grandi dans les Maritimes, il a vite voulu revenir aux sources. Au début des années 90, il a acheté un cabinet dentaire dans une petite ville de la Nouvelle-Écosse, s’est engagé comme praticien suppléant dans le nord de l’Ontario et a accepté un poste d’enseignant à temps partiel à l’école dentaire de l’Université Dalhousie à Halifax.

Les débuts ont été difficiles, c’est le moins que l’on puisse dire : en plus d’avoir un horaire de travail chargé, il est le père de trois petits garçons et doit se démener pour entretenir une maison, payer une hypothèque et rembourser ses dettes d’études et de cabinet. Malgré ces obligations financières, il avait pris la décision d’investir dans une assurance invalidité dès sa sortie de l’école.

Bien qu’il ait réalisé son retour sur investissement assez rapidement lorsqu’il a dû s’absenter du travail en raison d’un bras cassé au début des années 90, c’est en 1996 que la véritable valeur de son assurance invalidité est devenue évidente.

Faire face à l’imprévisible

Le Dr Williams se souvient de l’incident comme si c’était hier. Il utilisait une scie radiale un mardi matin dans son atelier avant de commencer sa journée de travail lorsque, lors d’un moment d’inattention, sa main s’est retrouvée dans la trajectoire de la lame, causant l’amputation partielle de deux doigts de sa main dominante.

« J’étais évidemment anéanti », se souvient-il. « Cet accident a non seulement eu un impact sur ma santé physique et mentale, mais aussi sur les habitants du village dans lequel j’exerçais. J’étais le seul dentiste de cette petite communauté. Les gens avaient besoin de moi. »

Le Dr Williams a immédiatement fait une demande d’invalidité de courte durée, ce qui l’a aidé financièrement pendant qu’il suivait une rééducation, puis lorsqu’il se remettait d’une intervention chirurgicale visant à améliorer le processus de guérison.

Malgré tous ces efforts, rien ne semblait fonctionner.

« J’ai essayé de revenir progressivement à la clinique et de traiter des patients, mais cela n’était pas comme avant. J’ai même emprunté une tête de mannequin à l’école dentaire pour m’exercer. Je n’ai jamais vraiment réussi à me sentir à nouveau à l’aise », dit-il.

Toute cette expérience a ébranlé sa confiance en lui et l’a laissé dans un état critique.

 

« Je suis perfectionniste de nature, comme le sont la plupart des dentistes. J’étais dans les premiers de ma classe lorsque j’ai obtenu mon diplôme — je suis très motivé et soucieux du détail — et ne pas retrouver ce niveau a été un choc », explique-t-il. « Mes mains faisaient partie intégrante de mon identité. »

 

Finalement, le Dr Williams a dû accepter le fait que sa carrière de dentiste clinicien était terminée — une décision incroyablement difficile, mais considérablement facilitée par son assurance invalidité.

« Avoir une assurance invalidité m’a permis de me rétablir sans la pression de retourner au travail pour payer mon hypothèque ou nourrir mes enfants. La couverture que j’avais m’a débarrassé de ces soucis pour que je puisse me concentrer sur ma santé mentale. Et comme j’étais couvert par l’option Profession habituelle, j’ai pu continuer à percevoir des prestations même après avoir changé de carrière. »

Le phénix renait de ses cendres

Dr Jeff Williams

Le Dr Williams sur le pont de la French River, l’un de ceux qui sont entretenus par l’Association des sentiers de randonnée dans la région de Tatamagouche, dont Jeff est membre.

N’ayant jamais été du genre à se complaire dans l’inaction, le Dr Williams a réalisé, une fois qu’il a été déterminé qu’il ne pourrait pas recommencer à pratiquer, qu’il avait besoin de nouveaux défis.

« Même avec les paiements de prestation d’invalidité, je n’étais pas prêt à me reposer sur mes lauriers, mais je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire. Je m’étais tellement concentré sur ma carrière de dentiste… »

Après avoir réfléchi, il s’est rendu compte qu’il avait toujours aimé les affaires et, à l’âge de 39 ans, il est retourné aux études pour obtenir un MBA.

« J’ai suivi un programme complet en me disant que je voulais avoir le plus d’options possible. Je me sentais vieux quand je passais du temps avec mes camarades de classe de 25 ans », dit-il en riant.

C’est pendant son retour à l’école qu’il a été approché par un courtier de ROI Corporation, une organisation qui offre des services d’évaluation, de courtage et de consultation aux professionnels de la santé canadiens.

« J’étais encore membre de l’Association dentaire de la Nouvelle-Écosse et de l’ADC quand j’ai entendu dire que ROI cherchait un représentant dans les provinces de l’Atlantique », se souvient le Dr Williams. « J’ai posé ma candidature et j’ai obtenu le poste. »

C’était il y a 22 ans et, aujourd’hui, le Dr Williams continue de jouir de sa deuxième carrière.

 

« Sans l’accident, est-ce que j’aurais siégé au conseil d’administration du CDSPI ou obtenu un rôle de consultant ? Probablement pas. J’ai un horaire de travail flexible. Je me sens épanoui et heureux. Et puis je n’ai pas le fardeau financier d’un dentiste non assuré. »

 

Compte tenu de sa trajectoire professionnelle inattendue, le Dr Williams encourage les autres dentistes à investir dans une assurance invalidité et à s’assurer qu’ils disposent de la bonne couverture.

S’appuyant sur son expérience, il recommande aux dentistes de payer leurs primes d’assurance invalidité en dollars après impôt, à partir de leur salaire net. De cette façon, les prestations reçues sont également exonérées d’impôt. « Si vous payez par l’intermédiaire de votre cabinet et que vous devenez invalide, vos prestations peuvent être imposées », explique-t-il. « J’invite tous ceux qui ont une couverture d’invalidité de longue durée à parler avec leur conseiller financier ou leur comptable pour s’assurer qu’ils paient adéquatement leurs primes. »

Il encourage également les dentistes à réfléchir à ce qui pourrait arriver dans le pire des cas. « Lorsqu’un imprévu arrive, l’assurance peut faire la différence entre le rétablissement et la catastrophe », souligne-t-il.