Santé mentale : stigmatisation culturelle et ethnique

La maladie mentale est préoccupante à un point tel que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a lancé, à l’échelle mondiale, l’Initiative spéciale pour la santé mentale. Même si les problèmes de santé mentale augmentent, les recherches indiquent que la plupart des gens touchés par ceux ci ne demandent pas d’aide. Les raisons en sont nombreuses, mais la stigmatisation est l’une des principales.

 

La stigmatisation se définit comme une marque de honte, et peut faire en sorte que les gens se sentent exclus et discriminés, tant dans leur groupe culturel que dans la société en général. La stigmatisation culturelle et ethnique de la santé mentale peut avoir un effet dévastateur sur les gens concernés.

 

Comment la culture et les origines ethniques touchent-elles la santé mentale?

 

La culture et les origines ethniques d’une personne façonnent ses croyances, ses normes et ses valeurs. Elles sont donc susceptibles d’avoir une influence sur la façon dont elle perçoit et aborde la maladie mentale. Prendre soin de sa santé mentale peut représenter une tâche difficile pour les personnes de certaines origines, car cela requiert de parler de sujets qui sont souvent tabous dans leur communauté. Dans ces milieux, un comportement inhabituel est interprété de différentes façons et peut causer de la stigmatisation. Ces perceptions sont fréquemment fondées sur des croyances culturelles et la compréhension de la maladie mentale. Souvent, on ne parle pas de ces attitudes, qui peuvent exister au sein de groupes sans que personne les reconnaisse ouvertement.

 

La prévalence de la maladie mentale est similaire dans toutes les cultures. Toutefois, il faut mentionner qu’il existe des différences importantes dans l’expression des problèmes de santé mentale selon les groupes ethniques ou culturels en ce qui a trait aux éléments suivants :

  • Taux de suicide, trouble de stress post-traumatique (TSPT) ou violence familiale;
  • Syndromes liés à la culture ou « maladies populaires », soit des maladies ou des problèmes qui ne sont reconnus que dans une certaine culture ou société (p. ex., troubles du sommeil particuliers et syndrome de la colère refoulée);
  • Prévalence de types de maladie mentale précis, comme la dépression pour certains groupes ou les phobies pour d’autres.

 

Le sexe d’une personne peut revêtir plus d’importance dans certaines cultures par rapport à la société en général, et il peut constituer un facteur clé dans la probabilité d’un diagnostic de problème de santé mentale.

 

Attitudes négatives au sein de différents groupes culturels ou ethniques

 

Les origines culturelles, raciales ou ethniques se sont avérées un facteur influençant les perceptions de la maladie mentale. La stigmatisation ou les attitudes négatives suivantes existent dans des cultures ou groupes ethniques particuliers :

  • Catégorisation des gens atteints d’une maladie mentale d’un groupe racial ou ethnique précis comme étant plus dangereux par rapport à ceux d’un autre groupe racial ou ethnique;
  • Désir accru d’être dissocié d’une personne atteinte d’une maladie mentale;
  • Crainte accentuée face au traitement, due à des perceptions de traitement injuste en raison de la race dans le milieu de la santé;
  • Réticence à parler de santé mentale avec des professionnels de la santé, des professionnels en santé mentale, des membres de la famille ou même des amis;
  • Maladie mentale perçue comme ternissant l’image de toute la famille de la personne, diminuant ses chances de mariage et ses perspectives économiques.

 

Les professionnels de la santé peuvent également avoir des préjugés raciaux implicites envers certaines populations. La Medical research (site en anglais) laisse entendre qu’il peut exister des différences dans les soins en santé mentale selon les groupes ethniques. Ces préjugés peuvent amener des praticiens à fournir à leurs patients de couleur des soins de qualité inférieure et ainsi à contribuer à des taux de mortalité plus élevés chez les gens aux prises avec une maladie mentale grave.

 

Amélioration de la situation

 

Les campagnes de lutte contre la stigmatisation et de sensibilisation à la santé mentale ont joué un rôle clé afin de réduire la honte associée à la maladie mentale. Des campagnes ciblant des groupes ethniques particuliers peuvent être encore plus salutaires. Continuer à encourager la diversité raciale au sein des professionnels en santé mentale et comportementale contribuera aussi à réduire la stigmatisation à laquelle les gens peuvent avoir à faire face lorsqu’ils accèdent à des services ou à un traitement.

 

La stigmatisation liée à la santé mentale est un problème complexe. Si vous ou un proche avez besoin de soutien pour un problème de santé mentale, n’hésitez pas à consulter votre médecin, un professionnel en santé mentale ou votre programme d’aide.